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Channel: La Scena Musicale
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Samson et Dalila

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Endrik Wottrich - Samson ; Marie-Nicole Lemieux - Dalila

Marc-Olivier Laramée

Dans le cadre de son 35e anniversaire, l’Opéra de Montréal présente un décor moderne et un nouveau rôle pour Marie-Nicole Lemieux. Les projections vidéo la scène avantgardiste donnent à cet opéra une cure de rajeunissement. Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns, présenté à guichet fermé.

La meilleure performance est sans contredit celle des chœurs. Avec des effectifs supplémentaires, cet ensemble vocal a merveilleusement ouvert l’opéra. Non seulement la justesse, mais aussi un jeu et une finesse dans l’interprétation musicale sont les qualificatifs de leur participation. Le premier acte les met presque exclusivement en vedette. Le chœur d’hommes est le plus intéressant dans sa douceur et aussi sa cohésion. C’était une seule voix et non pas un amalgame de voix tentant d’enterrer les uns les autres. Seul bémol est l’arrivée de la basse Alain Coulombe dans le rôle du vieillard hébreu. Bien qu’il possède une étendue vocale impressionnante, la justesse de sa voix ne fait pas le poids.

La contralto Marie-Nicole Lemieux, la tête d’affiche de la production, est le seul rôle féminin. Très attendue par la nouveauté de son rôle dans son répertoire, elle ne fait aucun faux pas. On retrouve sa voix typique toujours aussi riche. Son étendue vocale est bien travaillée. Côté jeu et présence scénique, il serait à développer. Son attention est portée au chant, qui est bien entendu essentiel dans un opéra, mais il y a place à plus. Oui, elle sait incarner son rôle de séductrice, mais sans la présence des choristes comme soutien, elle semble perdue sur scène. Par contre, son interprétation de l’air « Mon cœur est à sa voix » était à point. Le défi scénique de faire cet air en étant par terre est honorable.

Du côté des rôles masculins, des sept, deux sont à noter. Tout d’abord le ténor Endrik Wottrich dans le rôle phare de Samson. Il sait marier chant et théâtre. En vainqueur face aux Philistins tout comme en prisonnier, le résultat est toujours convainquant. Le second chanteur est le baryton Gregory Dahl dans le rôle de grand prêtre. Il joint les rangs des barytons qui réussissent à voler la vedette aux ténors. Dahl chante bien mais surtout, il a réussi à créer un lien avec Dalila. Marie-Nicole Lemieux et lui forment un meilleur duo que le couple Samson et Dalila.

Tout l’ensemble, les décors, les projections vidéo viennent alimenter la beauté de la scène entièrement modulable. Les projections vidéo utilisées font changement des traditionnels panneaux peints. Une touche surprenante, est la présentation vidéo de deux danseurs nus un peu longue illustrant la décadence des philistins. Bonne exécution ici des musiciens de l’OSM sous la direction de Jean-Marie Zeitouni. Un lien plus fort entre les musiciens et les chanteurs aurait été apprécié. Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns Opéra de Montréal, Salle Wilfrid-Pelletier, 24, 27, 29, 31 janvier 2015 19h30

http://www.operademontreal.com/fr/programmation/saison-2014-2015/samson-et-dalila

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